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Friday, December 14, 2012

Mensonges patriarcaux: Le mouvement des «droits des hommes» et sa misogynie sur nos campus


Translated by fellow activist  Martin Dufresne. It is truly appreciated. 

J’ai rencontré le mouvement masculiniste canadien (dit des «droits des hommes») en personne lors de mon passage à Peterborough (Ontario) en novembre dernier.

Je m’y étais rendu avec quelques amis et collègues, partant de Toronto tôt le matin pour assister à l’assemblée décisionnelle des politiques du Parti socialiste de l’Ontario, qui se tenait à l’Université Trent. Nous y attendait la panoplie habituelle d’affiches qui constellent les couloirs de n’importe quelle université, dont des dizaines d’affiches pour une nouvelle organisation présente sur le campus : l’«Association de sensibilisation aux problèmes des hommes».

Ces affiches étaient simplistes d’allure et de contenu. On y lançait diverses allégations, totalement hors contexte, qui, pour faire court, tentaient de démontrer que non seulement les femmes n’étaient plus victimes de la moindre inégalité systémique, mais aussi que la discrimination avait maintenant changé de camp, que c’étaient les problèmes des hommes qui étaient «ignorés» et que c’étaient maintenant les hommes qui subissaient prétendument de la discrimination. On alléguait même que cette «discrimination» était tenue pour négligeable en raison de l’influence du féminisme dans notre société.

Ces prétentions sont bien sûr absurdes, un point sur lequel je reviendrai. Cependant, leur stupidité elle-même a eu pour effet de m’amener à prendre à la légère les groupes à l’origine de cette campagne d’affichage. C’est une erreur. Le «mouvement des droits des hommes» doit être pris très au sérieux, et bon nombre de ses adeptes et de ses principes sont très dangereux.

La Canadian Association for Equality

L’organisation qui téléguide ce genre de campagne menée sur les campus est la Canadian Association for Equality (CAFE). La CAFE est un groupe intéressant qui mérite un examen plus approfondi. Ils mènent depuis quelque temps une campagne agressive de recrutement sur les campus et affichent déjà plusieurs associations affiliées dans des universités canadiennes.

Le principe de base de la CAFE est très simple : c’est que les hommes se heurtent aujourd’hui à des obstacles réels et fondamentaux à «l’égalité» et que les hommes sont tout autant que les femmes empêchés de participer pleinement à la société. Spécifiquement, la CAFE prétend que cela est dû à la «misandrie», qu’ils allèguent être l’équivalent de la misogynie. On comprendra que cette misandrie est la prétendue «haine» à l’égard des hommes qui serait en train de devenir courante dans notre société.

CAFE se présente sous un jour non extrémiste. Elle se dit favorable à la mouvance LGBT et nous assure que son mandat est de «réaliser l’égalité pour tous les Canadiens – hommes, femmes, filles et garçons». Elle affirme ne pas s’opposer au féminisme, en tant que tel, mais dit plutôt «avoir l’impression que la population doit être informée de l’existence et du détail des Problèmes des Hommes et du fait que ces problèmes ne sont pas isolés, mais plutôt reliés entre eux et faisant partie intégrante d’un vaste pattern social de discrimination, d’ignorance et de politiques sociales nuisibles qui de bien des façons désavantagent les garçons et les hommes».

En d’autres termes, les hommes seraient victimes de discrimination, eux aussi.

Cette organisation ne ménage pas ses efforts pour se présenter comme incluant également des femmes. Ils ont des vidéos de conférencières, ont donné la parole lors de leurs activités publiques à des «lumières» comme Barbara Kay du National Post, et leur liste d’«Advisory Fellows» inclut deux femmes, y compris, apparemment, une «chargée de cours et coordonnatrice de recherche» au Département de sociologie de l’Université de Trent, dont le «travail a débuté par une exploration du “trouble” psychologique de dysmorphie musculaire, qu’elle a reconceptualisé comme une exploration sociologique de la connexion entre la masculinité et la muscularité».

Mais même dans cette tentative on ne peut plus « grand public » de recruter des hommes et des femmes sur les campus, les mensonges et les distorsions font immédiatement surface.

La CAFE, dont la principale activité est l’activisme en milieu universitaire, a un «bulletin» que l’on peut télécharger pour distribution à ses camarades de classe.

On y trouve diverses affirmations, dont certaines particulièrement absurdes, des commentaires du genre «En dehors de quelques magazines traitant de santé et de bonne forme physique masculine, il n’existe pas grand-chose en termes de sensibilisation à la santé des hommes. Tout le monde semble avoir dans sa vie des hommes qui éprouvent des problèmes de santé. Mais bien peu semblent disposer d’outils et de connaissances quand il s’agit de relever les défis liés à la santé des hommes.» Ceci est apparemment dû au fait que les hommes travaillent très dur à des travaux que les femmes ne sont pas censés exercer, comme ils le prétendent ensuite.

Le problème est que ces enjeux ont en fait été longuement étudiés (et oui, les gars, il existe de nombreux magazines et publications entièrement consacrées à la santé des hommes) et que des mouvements entiers, tels le mouvement syndical, ont été fondés pour aborder ces questions et pour lutter au nom de ces hommes prétendument «oubliés». En d’autres termes, il s’agit d’enjeux qui n’ont rien à voir avec le sexe, mais plutôt avec la classe et les conditions de travail. Si la CAFE se souciait réellement de meilleures conditions de travail pour les travailleurs de sexe masculin, elle les encouragerait à adhérer à des syndicats et à une fédération syndicale comme le Congrès du travail du Canada.

Certaines prétentions sont encore plus spécieuses. Ce bulletin insiste beaucoup – et c’est un thème auquel l’organisation revient encore et encore dans sa propagande – sur un prétendu «écart de suicide» censé démontrer que les hommes font face à de plus grandes pressions sociales que les femmes. On écrit ainsi que «les hommes se tuent trois fois plus souvent que les femmes dans toutes les catégories d’âge, mais le taux de suicide est particulièrement élevé pour les hommes dans l’adolescence et dans la vingtaine».

Cette statistique est vraie mais elle semble beaucoup moins révélatrice d’un système lorsqu’on se rend compte que, selon l’Association canadienne de santé mentale, «les femmes font cependant 3 à 4 fois plus de tentatives de suicide que les hommes, et leur taux d’hospitalisation dans les hôpitaux généraux pour tentative de suicide est 1,5 fois celui des hommes. Des recherches indiquent une corrélation significative entre les antécédents d’abus sexuels et le nombre de tentatives de suicide faites au cours d’une vie, et cette corrélation est deux fois plus forte pour les femmes que pour les hommes. »

Comme pour beaucoup d’autres de leurs prétentions, c’est une distorsion.

Ils affirment également, avec une certaine hypocrisie, que les garçons souffrent plus d’intimidation que les filles. Ils en citent pour preuve l’Étude sur la sécurité à l’école menée par l’Association canadienne de santé publique (ACSP).

Pourtant, quand on lit cette étude, elle relate tout à fait autre chose que ce qu’en dit la CAFE.

Pour ce qui est du harcèlement des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenre (LBGT), «en termes de proportions, les garçons étaient significativement plus susceptibles que les filles de subir cette forme de harcèlement, et ils identifiaient des groupes d’autres garçons comme les agresseurs dans la plupart des cas. Les groupes de garçons étaient aussi plus susceptibles de victimiser les filles de cette manière, même si les victimes de sexe féminin signalaient que les agresseurs étaient d’autre filles dans le quart des cas.»

En outre, cette étude nous apprend que «un élève sur treize a déclaré avoir subi environ une fois par semaine à l’école une remarque désagréable ou grossière à propos de son corps. Dans la majorité de ces incidents, les garçons ont été identifiés comme étant les agresseurs des victimes masculines et féminines, et les jeunes filles ont été beaucoup plus nombreuses que les garçons à signaler des cas de harcèlement.»

Franchement, ces données modifient complètement l’allure de leur «exposé». La réalité est, comme nous le savons toutes et tous, que les hommes et les garçons sont les agresseurs dans l’immense majorité de ces incidents d’intimidation.

Et, à ce titre, ce problème en demeure un de violence et d’agression par des hommes et des garçons dans un régime patriarcal, un problème qui relève bien peu des femmes, sinon qu’elles en sont les principales victimes!

De plus, le fait que des garçons et des hommes sont les victimes de la violence des garçons et des hommes ne veut pas dire qu’ils sont victimes de quoi que ce soit d’autre que de l’agression masculine et des notions patriarcales de ce qui constitue la sexualité masculine.

Les gens de la CAFE minimisent également l’importance de l’inégalité des femmes en général. Ils lancent des allégations sur la montée des femmes dans les universités et les professions libérales, mais ne disent rien du fait que les femmes continuent de gagner, lorsqu’elles sont salariées à temps plein, près de 30 pour cent de moins que les hommes dans leur ensemble, et qu’elles gagnent moins de l’heure pour des emplois comparables dans presque toutes les professions étudiées au Canada.

Les clones de la CAFE

Alors que la CAFE joue le rôle de façade «modérée» pour l’activisme des «droits des hommes», les groupes qui en émanent ne mettent pas de gants. Ces organisations se montrent carrément extrémistes et anti-femmes, se servant des affiches et de la propagande que nous avons vues à Peterborough, et que la CAFE prend bien soin de ne pas afficher sur son site.

Le groupe Toronto Men’s Meetup est plus révélateur de ce dont il retourne en réalité.

Dès les premières lignes de la page d’accueil de leur site*, ils mentent avec des assertions comme, «Les hommes et les femmes s’infligent la violence conjugale à des taux à peu près égaux (pour chaque niveau de gravité), et pourtant il n’existe qu’un refuge destiné aux hommes dans tout le Canada.»

Cet argument fonctionne bien au plan de la propagande, mais il est faux. En fait, bien sûr, la violence masculine contre les femmes est considérablement plus élevée, et, comme le prouve Statistique Canada, au niveau ultime de «gravité», à savoir le meurtre, les hommes tuent leurs partenaires féminines à un taux bien supérieur à deux fois l’inverse.

Mais même à de faibles «niveaux de gravité», ce que les masculinistes affirment est tout simplement faux. Comme l’a indiqué Statistique Canada dans une étude toute récente, publiée en mai dernier: «Lorsqu’on examine les taux, on constate que le risque d’être victime d’une affaire de violence familiale déclarée par la police était plus du double chez les filles et les femmes que chez les garçons et les hommes (407 pour 100 000 par rapport à 180 pour 100 000). Ce risque accru chez les filles et les femmes s’appliquait quel que soit l’âge, mais il était plus marqué chez celles qui avaient entre 25 et 34 ans (graphique 1.3). Les femmes de ce groupe d’âge étaient plus de trois fois plus susceptibles que les hommes du même âge d’être victimes de violence familiale (709 pour 100 000 par rapport à 216 pour 100 000 habitants). Le risque accru de violence familiale chez les personnes de sexe féminin peut s’expliquer en majeure partie par leur représentation plus élevée parmi les victimes de violence conjugale. Les femmes de 15 ans et plus constituaient 81 % de toutes les victimes de violence conjugale.»(1)

En outre, quand il s’agit de violence sexuelle, il n’y a tout simplement aucune comparaison. Selon Statistique Canada, «lorsque l’on examine les types particuliers d’infractions sexuelles, les données de la police indiquent que les différences dans les taux de victimisation entre les femmes et les hommes étaient également importantes pour toutes les catégories d’agression sexuelle.» En outre, «Bien qu’un nombre disproportionné de femmes soient les victimes d’infractions sexuelles, c’est aussi un nombre disproportionné d’hommes qui sont les auteurs présumés. Selon les données déclarées par la police en 2007, 97 % des auteurs présumés d’une infraction sexuelle étaient de sexe masculin, ce qui est supérieur à la représentation des personnes de sexe masculin parmi les auteurs présumés dans tous les autres types de crimes violents (78 %). »(2) En d’autres termes, les femmes et les filles sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes d’agression sexuelle, et même lorsque les hommes et les garçons sont les victimes, ils sont en très grande majorité victimes d’autres hommes.

Les masculinistes ajoutent à leurs prétentions des sophismes comme celui-ci: « Alors que la mutilation génitale féminine est considérée comme une violation des droits humains par les Nations Unies, la mutilation génitale masculine est appuyée par des médecins et des éthiciens et elle est souvent la base de moqueries à la télévision ». Mais cela aussi est faux. Quoi qu’on puisse penser de la circoncision, elle est, elle aussi, un effet du patriarcat et de traditions et rituels sociaux et religieux masculins. En faire l’équivalent de la mutilation génitale féminine est tout simplement absurde.

Autre exemple : une émanation vancouvéroise de la CAFE offre sur son site Web des affiches à télécharger – également présentes sur d’autres sites Web masculinistes – pour suggérer que la culture pro-viol est un mythe (malgré les preuves du contraire, dont témoignent les statistiques précitées). Elles sont regroupées sous le slogan «Commencez-vous à en avoir assez de cette merde?» (Had Enough of this Shit Yet?) . Ils affirment également que les hommes sont plus susceptibles d’être victimes de violence, de façon générale, sans, bien sûr, spécifier qu’ils sont susceptibles de l’être en raison des actions des autres hommes. En fait, comme nous l’avons vu, 78 pour cent de tous les crimes violents sont commis par des hommes.

Ce sont des exemples de l’idéologie de la CAFE en action.

Injustice systémique et oppression factice

Le mouvement des droits des hommes se montre astucieux dans ses choix de propagande puisque faire appel au sentiment d’une injustice constitue toujours un bon point de départ. C’est un choix habile que d’affirmer que les hommes font face à la même adversité que les femmes et que cette adversité est passée sous silence, même si c’est un mensonge. Cet argument facilite le recrutement d’hommes – et de certaines femmes – qui manquent d’un point de vue historique et social plus général sur la vraie nature du patriarcat. Leur posture me rappelle beaucoup celle des Blancs qui hurlent au «racisme à l’envers» face aux tentatives pour remédier à des siècles de discrimination systémique à l’endroit des gens de couleur vivant au Canada et des Autochtones et Premières nations du pays.

En réalité, il n’existe aucune commune mesure entre ce que vivent les femmes et les hommes en termes d’injustice sociale systémique. Dans le cas des hommes, il n’existe tout simplement pas d’injustice systémique. Nulle part. C’est une imposture totale. Ce qui existe réellement, ce sont les notions de pseudo-oppression et de victimisation factice, et elles offrent aux hommes une justification lorsqu’ils tentent de bloquer ou de combattre les idées de base du féminisme.

Cette attitude se résume à un effarement à l’idée de perdre le sentiment d’un droit perpétuel, pour citer l’historienne Stephanie Coontz qui écrivait récemment dans le New York Times : «Il y a cinquante ans, tous les mâles américains avait droit à ce que le sociologue RW Connell a appelé un “dividende patriarcal” – un programme durant toute leur vie d’action positive réservée aux hommes».

Elle poursuit en notant que: «La taille de ce dividende variait en fonction de l’origine ethnique et de la classe, mais tous les hommes pouvaient compter sur l’exclusion des femmes des emplois les plus convoités et des promotions dans leur secteur de travail, de sorte que pour un même nombre d’heures de travail, le diplômé masculin d’études secondaires gagnait plus que la diplômée moyenne de premier cycle. A la maison, le dividende patriarcal assurait au mari le droit de décider où vivrait la famille et de prendre à lui seul les décisions financières. Le privilège masculin avait même préséance sur le consentement des femmes aux rapports sexuels, de sorte que le viol conjugal n’était pas un crime.»

Le fait est que les hommes et les garçons grandissent encore dans une culture extrêmement imprégnée de l’idée qu’ils continuent à avoir droit à ce «dividende patriarcal». Si d’aucuns peuvent percevoir comme marginales des organisations comme la CAFE et d’autres groupes masculinistes, l’effet d’entraînement de leurs idées rétrogrades et réactionnaires rend la marge beaucoup plus large que ce que l’on peut vouloir croire.

La colère et une hostilité extraordinaire à l’égard des femmes et du féminisme est dangereusement répandue sur Internet. Il me semble même que c’est un phénomène croissant. La plupart d’entre nous ont entendu parler du harcèlement épouvantable imposé à l’analyste des médias Anita Sarkeesian. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg.

Les hommes, souvent enhardis par l’impression d’être en quelque sorte «radicaux», de «dire les vraies affaires» ou de combattre ce bon vieil épouvantail de la «rectitude politique», tentent agressivement de renvoyer au silence les femmes qui s’expriment sur des forums en ligne. Ils vont jusqu’à utiliser un langage misogyne, des propos humiliants et des menaces de violence d’une manière très inquiétante et, comme le reconnaîtra quiconque utilise Internet, étonnamment répandue.

En outre, ces commentaires manifestent une politique défensive plus acharnée que je n’en ai jamais vue de ma vie d’adulte, lorsque des femmes (ou, plus rarement, d’autres hommes) remettent en question ce qui semble être des «institutions» masculines comme la porno, la prostitution, l’objectivation de femmes socialement «attrayantes», etc. C’est non seulement vrai dans les milieux de droite, mais ce l’est également dans les idées et commentaires exprimés par beaucoup d’hommes soi-disant «progressistes». Ils s’indignent à l’idée que, par exemple, la sexualité qu’ils ont appris à embrasser pourrait être un instrument d’oppression sociale des femmes plutôt que simplement la «réalité» des choses et la «façon dont elles sont», comme ils ont toujours cru.

Mais loin d’être radicales, ces idées constituent un piétinement et même un retour complet à la misogynie et à l’attitude défensive des hommes que doivent affronter les femmes et le mouvement féministe depuis toujours. Ce n’est que maintenant où le mouvement des femmes a fait certains progrès que l’intensité de cette réaction s’aggrave et que les tyrans trouvent en Internet une chaire de taille sans précédent.

La réaction hostile au féminisme, à ses idées, à ses adeptes et à ses avancées existent depuis les débuts du mouvement des femmes. Les médias et la culture populaire n’ont cessé de chercher à émousser son tranchant radical à chaque étape.

C’est pourquoi nous devons tenir compte de la réémergence en ligne et sur nos campus d’un mouvement d’assertion des droits des hommes et de sa propagande. Ces activistes sont dangereux et les idées fausses qu’ils prônent risquent de séduire beaucoup de jeunes hommes dans nos universités. Elles peuvent même jeter les bases de la prochaine vague d’attaques apparemment incessantes contre la lutte féministe pour l’égalité des femmes.

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  1. http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002-x/2012001/article/11643/11643-1-fra.htm
  2. http://www.statcan.gc.ca/pub/85f0033m/2008019/findings-resultats/nature-fra.htm

Original: Lies our fathers told us: The men's rights movement and campus-based misogyny - http://bit.ly/T2drs8 

Version française: Martin Dufresne

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